Chaleur…La chaleur est une élévation de température que l’on ressent comme excessive. Sur l’être humain (également sur les animaux : ophidiens, abeilles, mammifères…), elle provoque des troubles de la vision, de l’énervement, une frénésie, qu’on associe souvent à la violence.
La Guadeloupe bout. Elle est rentrée en ébullition, et la nuit dernière on peut dire qu’elle a débordé d’une marmite chauffée à blanc…
Les médias glosent sur les causes souvent liées et justifiées de cette crise : crise économique, prix de biens de première nécessité importés trop élevés, situation monopolistique de certains, chômage très élevé, situation touristique en berne ( concurrence de la République Dominicaine et d’autres îles des Antilles), PIB faible…En soit, ils vivent une crise sociale comme d’autres départements métropolitains. (hormis certains particularismes économiques). Mon propos n’est pas de remettre en cause leurs revendications sur le pouvoir d’achat, sur le fond ils ont raison à 200%, au vu des disparités sociales très marquées, mais sur la forme….on se retrouve dans une situation hallucinante.
La différence est que cette crise est instrumentalisée et passe d’un conflit économique et social reposant sur des faits objectifs , à un conflit subjectivisé par les idéaux indépendantistes et racialistes. Les vieux démons colonialistes ressurgissent, et les leaders de ce mouvement social, Elie Domota en tête, s’inspirent de la sémantique associée pour enflammer les foules. De ce fait, cette lutte s’apparente à une « libération » des « esclaves » créoles des « colonialistes » métropolitains, pour conquérir leur « indépendance ». On sort ainsi de la simple révolte économique et sociale pour s’enfoncer dans un terrain plus trouble ou le moindre élément d’argumentation des forces en présences devient subjectif, et prête à l’inférence. Pour résumer, on craque une allumette dans un dépôt de munitions et on attend de voir ce qui se passe.
Cet embrasement n’est pas que sémantique, et relève de la manipulation de masse, pour ne pas dire de l’agit prop des partis révolutionnaires des années 60-70. Cela sert en effet de justification à la victimisation permanente , et au refus de la moindre négociation. Négocier avec le patronat ? c’est impensable pour le LKP, puisque par définition, ce sont des békés, donc des colonialistes. Négocier ce serait rentrer dans une spirale de dialogue appelant à faire des concessions. Comment concéder quoique ce soit avec des gens que l’on pointe quotidiennement du doigt comme étant des esclavagistes ? La négociation, cède la place à la lutte et la recherche permanente de l’affrontement et de la tension. La preuve, jusqu’à hier il ne restait qu’une revendication sur les 132 du collectif : la revalorisation de 200 euros de sbas salaires. Puis Elie Domota précisa le mercredi 18 février , "aujourd'hui ce n'est pas simplement la signature d'un quelconque protocole sur les salaires qui va régler la situation"…Bref, après cette 132ème, une 133ème, et c’est l’escalade…
Le LKP est rentré dans une spirale infernale dialectique, qui se radicalise de jour en jour, et nécessite de contrôler la population pour éviter une anarchie totale. Les derniers évènements de la nuit passée m’ont fait frémir…des bandes de jeunes soit disant qui n’ont rien à voir avec le LKP (qui n’assume aucune de ses responsabilités de pyromane et a fortiori ses mensonges) qui « cassent » et pillent tout ce qui passe à portée, mais surtout qui tirent avec des fusils à pompe sur les gendarmes (ca on a moins l’habitude)…. Ils n’ont pas d’argent pour les biens de première nécessité mais pour acheter des fusils à pompe ? Ils veulent soit disant négocier et tirent à bout portant sur les forces de l’ordre et sur des pompiers ? Une personne a déjà été tuée par une balle tirée par ces jeunes…A force d’attiser les haines…le bain de sang est jour après jour de plus en plus craint.
La Guadeloupe s’enfonce dans une spirale d’auto combustion, et le point de non retour semble proche ou l’on va basculer d’une lutte économique à une lutte armée, même si pour certains (et je ne les salue pas au passage), les deux vont de pair. Ce bouillonnement révolutionnaire enfiévré par leurs idéologies menace d’ailleurs la métropole. Des hommes politiques comme Bayrou ou Besancenot, ont manifesté bruyamment leur soutien au LKP (pour seuls motifs de se démarquer du gouvernement et du PS), et par là se portent caution de sa rhétorique au risque de vouloir faire basculer la métropole dans le même schéma. Mais le problème pour une fois n’est pas le gouvernement, ni Nicolas Sarkozy (même si Yves Jego a géré l’affaire de manière catastrophique). Il est dans la nécessité impérative du dialogue, dans la volonté commune des parties de s’asseoir autour d’une table, et de dialoguer la tête froide. En refusant d’agir sereinement, comme le font les syndicats traditionnels métropolitains qui la plupart du temps évitent de dépasser les bornes, en jouant l’épreuve de force, le LKP prend une terrible responsabilité d’alimenter le brasier.
La Guadeloupe gémit au milieu des flammes, et appelle à l’aide. Elle demande de la parole, de l’écoute, des soins a ses brûlures, de l’affection qu’elle mérite. Et non pas qu’on intensifie les flammes déjà bien trop vives…sans quoi sur les cendres de sa révolte, les habitants dévôts aux paroles de ce pyromane d’Elie Domota se retrouveront sans aides, sans subventions, sans importations, sans entreprises ni modèle économique viable et structuré. Ils ne pourront que contempler les flammes amères de ce monde rêvé qui était le leur, et non l’absurde manipulations de têtes brûlées.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire