mardi 15 janvier 2008

L'Homme et le Mur de Planck

Que ceux qui auront tapé ce titre dans un moteur de recherche voudront bien m’excuser. Je ne vais parler ici de l’aspect astrophysique, non plus qu’historique de ce mur « théorique ». Je ne m’étendrai juste que sur les grands principes de ce mur, et de leur corrélation dans la société.

Cependant une petite explication s’impose : le Mur de Planck (du nom du physicien Max Planck) désigne la période de l'histoire de l'Univers où ce dernier avait un âge de l'ordre du temps de Planck, à savoir environ 10-44 secondes. Avant ce temps, période appelée l'Ere de Planck, toutes les lois actuelles de la physique classique comme de la physique quantique ne trouvent pas leur application. Notre connaissance se heurte donc à un mur conceptuel. Les grandeurs comme la pression, la température sont si élevées que l'espace-temps semble acquérir une courbure infinie. La taille de l'univers à cet instant est de l'ordre de la longueur de Planck, et vaut approximativement 10-35m, ce qui est la plus petite distance physique ayant un sens dans les théories actuelles, et il est également d'une densité quasi infinie.

Plus clairement, les calculs dévoilent qu'à cette époque, l'état de l'Univers n'était qu'un chaos total, où l'espace et le temps n'avait aucun sens. Aucun temps fixe, aucune différence et le passé, le présent et le futur, ni de distance fixe, ni de température fixe également, qui pouvant aller de l'extrêmement chaud à l'extrêmement froid... Aucune certitude, n'existe, et je dirait même que le réel n'existe pas non plus. Les lois de la physique et des mathématiques que nous connaissons et dont nous nous servons pour comprendre ce qui nous entoure et l'analyser sont encore à cet instant inconnues...

Pourquoi dès lors parler de ce mur conceptuel? Car renvoie inévitablement à nos doutes et nos réflexions sur notre avenir, sur l'applicabilité des règles que nous nous donnons, et c’est là le sujet. Descartes, comme chacun le sait, use du doute méthodique pour disséquer toute assertion. Cette logique, est certes applicable dans de nombreux domaines scientifiques, mais a-t-elle sa place dans les sentiments et le comportement quotidien de tout un chacun? cette méthode logique, ce doute systématique (voire systémique dans bien des cas) se heurte à la limite de sa propre linéarité. On ne peut pas se définir, ni définir l'avenir en termes linéaires, plats...


Les êtres humains ne sont pas des éléments d’une équation mathématique solvable, mais sont des êtres entravés par le principe entropique... c’est à dire la fuite en avant. Certes l'on me rétorquera que la grande majorité des êtres humains peuvent résumer leur vie a naitre, grandir, fonder une famille, mourrir...Cependant, lorsque l'on prend une loupe pour examiner ce tracé plat, on distingue un cheminement chaotique avec ces pics ses courbes, ses ruptures qui expriment autant de changements et d'incertitudes. La seule constante de ce magma de désordre est la flêche du temps qui seule est linéaire.

Le passé est irrémédiable (y compris en mécanique quantique), et le présent n’est une vue de l’esprit pour justifier d’un état immédiat. Le futur quand à lui décrit un état d’incertitude qui va se produire…On peut extrapoler à plus ou moins longue échéance, avoir un degré et un niveau de connaissance des causes bien déterminées on ne peut pas avoir la certitude absolue qu’un acte, ou un évènement ou même un sentiment ou une humeur, vont se produire. De même que la perfection n’existe pas, la certitude n’est qu’une vue de l’esprit. Que reste il, aux humains prisonniers du temps ?

La seule joie de pouvoir continuer a profiter du doute, de l’incertitude, de voir ses habitudes, actes et émotions changer sous le coup d’imprévus, et de tendre vers cette mascarade qu’est le doute. Rageant de ne pas savoir de quoi demain sera fait ? Rageant de ne pas savoir si un évènement que l'on espère de toutes nos forces va se produire? Rageant d’être surpris ? Ou au contraire ne serait ce pas cette incertitude qui nous donne du goût à la vie ?

Certains contournent ce mur, en essayant de deviner à tout prix. Des petits malins essayent de l’escalader pour avoir une vision d’ensemble du futur. D’autres enfin foncent en avant, dans ce mur de Planck « psychologique », pressés de découvrir les surprises que le futur lui réserve…Et si l’incertitude était une métaphore de l’instinct ? Une sarabande de l’âme qui la fait vivre comme un derviche tourneur, tout en mouvement brownien et changement perpétuels ? Certains s’arrêtent juste avant le mur, paralysés par ce doute, pétris par des dogmatismes enchaînant cette âme…

Je suis juste un homme qui essaye de comprendre ce monde qui m’entoure et les sentiments que j’éprouve. Tout ce que j’écris est pur instinct, car je crois profondément à cette nécessité de fuir en avant, de briser les chaînes du/des dogmes, codes et autres dérivées de comportements sociaux qui nous sont imposées, et tout particulièrement lorsque l'on rentre dans la danse infernale de la recherche d'unh emploi.

Mais plus globalement, l’incertitude peut être une force, si on sait l’employer, si on laisse l’instinct nous guider vers l’étoile vers laquelle notre âme vibre. C’est pourquoi je préfère conclure par une citation illustrant bien mieux que moi, le message que je souhaite faire passer.

« Quand pour la première fois, dans un vivant, l'instinct s'est aperçu au miroir de lui-même, c'est le Monde tout entier qui a fait un pas. »Pierre Teilhard de Chardin - Le phénomène humain

Xavier

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